Bonjour, quels ont été vos parcours étudiant/pro ?
Guillaume (en tee-shirt noir, sur la page d’accueil)
Je viens de Rennes. Après un Bac S, j’ai quitté la Bretagne pour Paris afin d’intégrer l’ISCOM, où j’ai rencontré Tom dès la première année.
Tom (avec la casquette, sur la page d’accueil)
Je viens de Rueil-Malmaison et comme Guillaume, j’ai fait un bac S puis j’ai rejoint l’ISCOM.
Tom et Guillaume :
Après deux ans à l’ISCOM, on a poursuivi nos études au Quatre, créé par Olivier Desmettre en 2019. C’est une formation de l’ISCOM qui prépare aux métiers de concepteur-rédacteur et directeur artistique. Aujourd’hui, c’est une filière qui se veut un peu sélect car il n’y a qu’une vingtaine d’élèves par promo. Nous, à l’époque, on a été sélectionné parmi les 20 élèves car c’était la première année de l’école et on était seulement 20 à avoir postulé.
Et on ne regrette pas, c’est probablement le meilleur choix qu’on ait pu faire. On a eu de supers intervenants comme Stéphane Richard, Jorge Carreño, Wilfrid Brimo… Et Olivier avait plus un rôle de directeur de création que de directeur d’école. On allait lui présenter des idées tous les jours et nous faisait ses retours, c’était vraiment cool. Une petite agence quoi.
Depuis combien d’années travailles-tu dans le milieu de la publicité ?
Si on considère qu’on commence à travailler à partir de la fin de nos études, ça fait un an et demi (vu qu’on est encore des enfants dans ce milieu, on compte les demi-années).
As-tu hésité à faire de la pub, tu aurais fait quoi à la place ?
Guillaume :
À l’école, je faisais partie des élèves qui avaient des facilités. Alors tous mes profs me disaient de faire S puis médecine pour bien gagner ma vie. Sans trop me poser de questions, j’ai suivi leurs conseils. Jusqu’en terminale où j’ai réalisé que je détestais les sciences (un peu tard pour s’en rendre compte). Heureusement, en parallèle, je faisais partie d’une asso dans mon lycée. Je m’occupais de la com.
Je faisais des affiches sur Word et Paint, j’adorais ça. Alors je me suis demandé si on pouvait en faire un métier. J’ai découvert que ce métier s’appelait « Directeur Artistique » et qu’on pouvait l’apprendre dans plusieurs écoles à Paris. C’était ça que je voulais faire. J’ai mis un peu de temps à convaincre mes parents, qui ont fini par accepter de m’envoyer dans la capitale (merci Papa et Maman). Pour l’anecdote, quand j’étais en Bac+1, je faisais des cauchemars dans lesquels je retournais en cours de physique-chimie.
Tom :
J’ai mis longtemps avant de savoir ce que je voulais faire. J’ai voulu être archéologue, puis médecin, puis réalisateur…
Comme Guillaume, j’avais des facilités donc sur les conseils de mes parents, mes profs, je me suis dirigé vers un bac scientifique, pour “m’ouvrir un max de portes.” Au final, j’aimais pas trop les maths et j’ai compris que je n’allais pas me destiner à un avenir scientifique.
Bref j’ai eu mon bac et je suis parti à l’ISCOM. J’ai fait deux stages chez Division, ça m’a fait découvrir plus en profondeur le milieu de la pub, et j’ai kiffé.
Et c’est là que j’ai voulu faire de la publicité, c’est venu vraiment à tâtons ! Puis tout s’est enchaîné, j’ai rejoint le Quatre avec Guillaume et… Et bah on est là hein.
Tu es ‘fan’ de quoi ?
Guillaume :
Depuis tout petit, je suis un fan inconditionnel du Stade Rennais. D’ailleurs, je profite de ce passage pour demander à Mickaël Jean et Théo Feuillard de me rendre ma tasse du Stade Rennais, qu’ils m’ont volée pour la remplacer par une tasse du FC Nantes.
Et à part le foot, j’aime bien le cinéma. Il y a deux ans, j’ai emménagé juste derrière le Pathé Wepler. Depuis, je vais voir (quasiment) tout ce qui sort. Quelques films qui m’ont plu dernièrement :
Tom :
À 9-10 ans j’ai commencé à faire du basket en club, et j’étais méga-fan de la NBA et surtout de Michael Jordan. (D’ailleurs si vous n’avez jamais vu “The Last Dance” sur Netflix, c’est de la balle, fin du ballon, fin bref.) Aujourd’hui je joue encore de temps en temps sur des playground avec mes potes et je suis la NBA mais de loin. Et je rêve toujours de rencontrer Michael Jordan, donc si quelqu’un connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un…
À part le basket, j’adore la musique. Je regrette de ne jouer d’aucun instrument d’ailleurs, mais j’ai appris à mixer au lycée. Je ressors les platines à l’occas’ quand je suis avec mes amis. Je dois encore avoir mon vieux SoundCloud qui traine avec des mixs que j’enregistrais.
Autrement, je supporte le FC Nantes. Juste pour faire chier Guillaume.
Tu as travaillé sur quels budgets, avec qui ?
On a commencé à bosser ensemble lors d’un stage chez LOLA MullenLowe, sous la direction de Jordan Lemarchand et Antoine Colin. On était en pleine pandémie, les recrutements étaient gelés, mais on avait réussi à dégoter ce stage grâce à Antoine qui était notre prof. On était stagiaire mais on avait de bons briefs, on a fait nos premiers films là-bas. C’était pour le Ministère de la Santé et le Ministère de l’Écologie.
Ensuite, on a fait un deuxième stage chez Rosa Paris. Là-bas on avait réussi à sortir une campagne un peu pirate pour la marque de VTC Freenow où on s’était affiché sur les grilles fermées des métros le soir de la réouverture des boîtes après le COVID.
Après Rosa, on a fait une alternance chez Buzzman sous la direction de Patrice Lucet et Philippe Boucheron, qui était aussi notre prof à l’école. Lors de cette année, on a beaucoup travaillé sur Burger King, pour qui on a réalisé une campagne de recrutement. C’était cool car quand tu débutes, Burger King fait partie des clients pour lesquels tu rêves de bosser.
Vers la fin de notre alternance, Philippe Boucheron nous a annoncé qu’il quittait Buzzman pour devenir directeur de la création chez AustralieGAD. À la fin de nos études, on avait donc deux propositions : rester chez Buzzman ou aller chez AustralieGAD. Le choix fût difficile, mais on nous a toujours conseillé de faire le maximum d’agences quand on est jeune. Alors on a opté pour le challenge AustralieGAD et on a suivi Philippe.
C’était vraiment comme si on faisait “Nouvelle partie.” On arrivait dans une agence où il y avait une volonté de changement avec Philippe en nouveau directeur de la création. C’est hyper excitant et ça met une certaine pression car il faut arriver à bousculer créativement des clients qui sont déjà bien installés. Ça nous a amené à faire beaucoup de proactif, et à dépasser notre simple rôle de créatif. On a notamment pu faire des campagnes pour les Banques Alimentaires, les Déménageurs Bretons, Corsair, Optic 2000… Ça a été hyper enrichissant pour nous, ça nous a fait beaucoup mûrir et prendre en autonomie.
Après un an et demi chez AustralieGAD, on a eu l’opportunité de retourner chez Buzzman. Et malgré toute la liberté qu’on avait là-bas et le fait qu’on s’y sente bien aussi, il faut avouer que les clients et la tonalité de Buzzman nous manquaient. Alors on s’est dit que c’était une bonne opportunité. Nous revoilà donc chez Buzzman avec Patrice Lucet et David Derouet.
C’est qui le DA ? C’est qui le CR ?
On ne fait pas de distinction.
À la base, on a tous les deux une formation de DA. Quand on s’est mis en team, on a appris ensemble à écrire sur le tas. Puisque nous avons exactement le même parcours (études, stages…), ce serait dommage de se limiter à un rôle alors qu’avec nos expériences communes, on peut s’apporter mutuellement autant en DA qu’en rédaction.
Vous êtes sorti de l’école il y a moins de 2 ans. Est-ce que la vie d’agence correspond à ce qu’on vous racontait ?
D’un côté, oui, car Olivier (le directeur de l’école) essayait de reproduire au maximum le modèle agence au sein de l’école, donc au niveau du fonctionnement, on n’a pas eu beaucoup de surprises. D’un autre côté, on nous a beaucoup parlé d’énormes prods où tu pars à Los Angeles pour des tournages de deux semaines, mais on dirait qu’il y en a beaucoup moins qu’avant. En tout cas aujourd’hui, dans une agence de taille moyenne, ça doit arriver une fois par an. On espère qu’un jour on aura la chance de vivre ça.
Petit voyage gratos.
Vous pensiez qu’il n’y aurait pas quoi ? ou à l’inverse qui vous a surpris d’exister ?
Peut-être par les budgets d’envoi dans les festivals, quand on sait combien coûte un envoi dans une catégorie, on se rend compte de la somme d’argent colossale que ça représente. D’ailleurs on réfléchit à un nouveau festival qu’on pourrait inventer pour se faire un max de blé.
Parlez nous de vos campagnes, annonces, opés :
Banques Alimentaires – Frigos vides
Déménageurs bretons – Carton Responsable /
Banques Alimentaires – Mentions solidaires /
Burger King – Recrutement /
C’est drôle car cette campagne, c’était notre premier brief chez Buzzman, et c’est sorti au bout d’un an, donc juste avant qu’on parte. En plus de la campagne d’affichage, on avait proposé une activation où le vrai DRH de BK répondait facecam aux avis pourris sur Twitter. On s’était dit : “Jamais il le fera”. Bah il l’a fait.
Ministère – Pornographie /
https://tometguillaume.com/Ministere-de-la-Sante-La-Question
Freenow
Tu fais quelque chose en parallèle de ton métier, des projets ?
Tom :
Deux choses en majorité : Je fais pas mal de course à pied et ça prend de plus en plus de place dans ma vie, j’ai couru mon premier marathon d’ailleurs. Le premier et pas le dernier !
Je me mets aussi à la photographie, surtout quand je voyage, mais j’ai envie d’y consacrer plus de temps.
Guillaume :
Pareil, mais je cours moins vite et moins longtemps.
Quel est ton meilleur et pire souvenir ?
Meilleur souvenir : C’est probablement quand on a vu notre campagne Burger King affichée dans toutes les gares en France. Et surtout quand tu as des gens autour de toi qui t’en parlent sans savoir que tu es derrière ça. C’est là que tout le travail effectué prend son sens.
Pire souvenir : Les semaines passées à se prendre la tête sur les case study. C’est très chronophage et c’est du temps qu’on ne passe pas à trouver des idées, donc c’est frustrant.
C’est qui ta génération de créas, ceux avec qui tu as grandi ?
Dans la première promotion du Quatre, on retrouve Erine Robineau et Léa Boileau chez BETC, Victorien Serre chez AustralieGAD, Nicolas Villemot et Julien Sauron chez Romance, Marie Rioufol et Marie Razer chez Buzzman. Ce qui est marrant avec les Marie, c’est qu’on a quasiment le même parcours : on a fait nos stages ensemble chez MullenLowe, puis chez Rosa, puis chez Buzzman.
En dehors de l’école, on a rencontré d’autres supers teams de notre âge comme Mickaël Jean et Théo Feuillard chez AustralieGAD, Alexandre Galup et JD Marcos chez Buzzman, Max Cossart et Hugo Piedfort chez Buzzman également. On grandit aussi avec certains commerciaux passionnés par la création comme Ulysse Boudot (big up).
Quelles sont les pubs que tu préfères, tes classiques ?
Films
Nike – Together
Burger King – Confusing Times
The Guardian – Points Of Views
Volkswagen Beetle – Snow Plow
Ikea –
Apple TV+ – Call Me :
Cegetel –
Loto – Françoise –
Le Fer d’Or –
Canal+ – L’Ours –
Samsung – The Spider & the Window –
30 Millions d’Amis (2018)
Prints
Activations
Life Extending Stickers –
Le Dernier Carré –
Lays w/ Beckham & Henry –
The Last Photo –
The Tampon Book –
Pink Ponies –
Tu as des modèles de créatifs dans la publicité ?
À l’étranger, on admire beaucoup le travail de Pancho Cassis chez David ou encore celui de Nils Leonard chez Uncommon. On se demande souvent quel serait l’impact sur le marché français si “David Paris” ou “Uncommon Paris” voient le jour. En tout cas, on aimerait bien voir ça.
Tu peux envoyer un mail au toi de 60 ans, tu lui dis quoi ?
Tom :
J’espère que t’es heureux, accompli, en bonne santé, que tu vis à la campagne, ou au bord de la mer. Et sinon, t’as réussi le marathon en moins de 3h le vieux ?
Guillaume :
Le Stade Rennais a-t-il enfin gagné la Ligue 1 ?
Un conseil pour ‘réussir’ dans ce métier ?
Rencontrer ceux qui ont vraiment réussi dans ce métier et écouter leurs conseils plutôt que les nôtres.
Pour en savoir + voici leur portfolio : tometguillaume.com/Recompenses