Bonjour Hadi, quel a été ton parcours ?
J’ai commencé ma carrière en 2003 chez JWT Paris en tant que concepteur-rédacteur junior. Ensuite, je suis allé chez Leo Burnett Paris où, au bout de quelques années, je suis devenu senior puis directeur de création. Ensuite, nous sommes partis en team, avec Jérôme Gonfond mon AD et ami de toujours, faire de la direction de création chez Havas Paris avant de devenir ECD chez La Chose. Et aujourd’hui je rejoins, pour mon plus grand bonheur, The Good Company.
Depuis combien d’années travailles-tu dans le milieu de la publicité ?
18 ans exactement.
As-tu hésité à faire de la pub, tu aurais fait quoi à la place ?
Je n’ai pas beaucoup hésité, non. Après, selon mes proches, j’aurais pu faire un bon psy. J’adore écouter les gens parler. Heureusement, il y en a beaucoup dans la publicité !
Tu es ‘fan’ de quoi ?
J’aime les gens. J’adore les voir vivre. Et la meilleure place pour les observer, ce sont les bancs publics. Dès que je me promène et que j’en vois un qui est bien placé, je fonce m’assoir dessus. J’ai également toute une collection de photos de bancs de toutes sortes chez moi.
Tu travailles sur quoi, avec qui ?
Actuellement je travaille avec les talentueux Philippe Pioli-Lesesvre et Fabien Gailleul à la direction de création de TGC. Nous travaillons ensemble de façon très fluide sur l’ensemble des clients de l’agence et je m’occupe aussi plus particulièrement du budget Macif, que nous venons de gagner avec notre filiale Espérance.
Parle-nous des choses que tu as faites :
“Emma” pour le Trèfle, une publicité populaire qui a fait le tour du monde sans que l’on s’y attende vraiment :
“My Lord” pour Sopalin, où l’on prit un plaisir fou à le faire du début à la fin :
Et dans un style complètement différent “The Cube”, un bel ovni.
Tu as des side projet en parallèle de ton métier ?
C’est un projet invisible, mais d’une grande importance pour moi : renouer, à 40 ans, avec mes origines syriennes. J’y travaille. Littéralement, on va dire.
Quel est ton meilleur et pire souvenir de pub ?
Forcément, gagner des prix dans une carrière procure beaucoup de joie. Mais, avec le temps, on s’aperçoit que ce sont les gens avec qui on travaille tous les jours qui ont une vraie valeur.
En ce qui concerne le pire, je dirai que j’ai toujours détesté que l’on emprunte des mots appartenant au champ lexical de la guerre comme “War room” ou “Commando”, par exemple. Je trouve ça triste et ridicule. On travaille dans des agences de communication, pas dans l’armée d’une nation totalitaire et tyrannique.
C’est qui ta génération de créas, ceux avec qui tu as grandi ?
J’ai grandi avec Jérôme Gonfond, mon binôme de toujours et le parrain d’un de mes 3 enfants. Et celui qui m’a fait grandir est Xavier Beauregard. C’est lui qui m’a tout appris et à qui je dois ma carrière.
Sinon, je suis de la même génération que Benjamin Dessagne et Stéphane Santana. Un binôme que j’apprécie aussi bien humainement que professionnellement.
Quelles sont les pubs que tu préfères, tes classiques ?
Les publicités qui ne ressemblent pas à des publicités.
Celles qui sont d’une justesse émotionnelle incroyable, comme celles-ci :
Les prouesses de réalisations comme celle-là :
Ou celles qui sont vraiment utiles :
Tu as des modèles de créatifs dans la publicité ou en dehors, des gens qui t’inspirent ?
Ricky Gervais et Sebastiao Salgado.
Un beau duo.
Le premier pour “The Office” qui m’a tant aidé à prendre du recul sur le monde pro. Le second parce que chacune de ses photos est la preuve que l’on peut dénoncer des choses graves avec beaucoup d’élégance, de finesse et d’esthétisme.
Tu vois quoi comme changement entre tes débuts et maintenant ?
Je suis peut-être un des rares à penser que la publicité prend un bon tournant. Je vois moins d’égo et plus de sens dans ce que l’on fait. Je n’ai pas honte de le dire : je préfère la publicité d’aujourd’hui à celle d’hier.
Un conseil pour réussir quand on commence dans ce métier ?
Une maxime chère à Luc Wise : “Work hard and be nice to people”.