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En novembre 2019, j’ai lancé le projet « ADvent calendar » :
Tous les jours, du 1er au 24 décembre, dans votre boite mail, un créatif (ECD, DC, Planneurs, etc) de France ou d’ailleurs, envoi un texte sur une pub qu’il adore et pourquoi il l’adore. Parfois les créatifs responsables des campagnes citées répondent.
Au lieu d’ouvrir votre boite en carton contenant des chocolats,
vous ouvrez votre boite mail contenant des idées.
– Gregory Ferembach
Voici les 24 jours compilés :
1/ Damien Bellon / BETC Paris
Bonjour,
pour vous souhaiter une bonne fin d’année et parler d’un travail que je
trouve hors du commun, j’ai choisi ce film sur les Paralympiques :
« We’re the Superhumans ».
Channel4 promeut la diffusion des
paralympiques de Rio en 2016 sur la chaîne anglaise. Le concept de la
campagne précédente (paralympiques de Londres en 2012) était le même,
mais la signature a un peu évolué « meet the Superhumans » (2012) est
devenue « We´re the Superhumans » sur le film de Dougal Wilson.
Pourquoi ce film : Parce qu’il bat beaucoup de records. Il arrive par exemple en moins de 5 mn à faire changer notre regard sur les handicapés moteurs. Un être diminué devient un super héros, et ça marche.
Parce qu’il envoie un message spectaculaire d’optimisme et d’humanité.
Parce qu’il donne tout simplement envie de regarder les jeux paralympiques.
Parce qu’il est le second film sur cette stratégie & signatures brillante.
Parce qu’il démontre au plus critique que la publicité ne sert pas qu’a faire vendre des produits industriels inutiles.
Elle peut aussi être généreuse, divertissante, faire rire et rêver…et parfois même faire évoluer les mentalités.
Parce que la réalisation est incroyable (casting, musique, montage, intro, chute etc…)
Parce qu’il rappel aux créatifs, aux agences, aux clients et à tous les
acteurs de notre industrie, services juridiques inclus, que malgré les
obstacles, la politique, la peur du risque, les problèmes budgétaires
etc, etc… « oui, c’est encore possible de faire de l’excellent travail »
et qu’on à tous un rôle à jouer, à commencer par y croire.
Parce
que le réalisateur (Dougal Wilson) est un ange et un génie qui quand on
le félicite sur ce travail, répond « Thanks, well, we’ve been lucky with
the music » alors que la réalisation est une claque.
Parce que c’est une pub grand public avant d’être un film pour des jury d’awards.
Bref pour toutes ces raisons, et naturellement celle aussi que ça reste un plaisir de voir et revoir ce travail, j’ai choisi ce film plein d’optimisme pour vous souhaiter une bonne année 2020.
Damien Bellon.
Directeur Artistique, Directeur de Création, BETC Paris.
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Agency ; 4 Creative / Creatives : Chris Bovill, John Allison, Alice Tonge.
Director : Dougal Wilson / DOP : Dan Landin
2/ Benjamin Dessagne / CLM
J’ai plein de trucs en tête, mais là, à ce moment, je pense à la campagne « I am Mumbai ».
Pourquoi?
Parce que c’est peut être une des plus grosse claque que j’ai prise en voyant un film.
Il y’en a plein d’autres que j’aurai pu citer, certains avec des concepts plus pointus, avec des chutes plus inattendues.
Mais la trace laissée de celui-ci est magistrale. Je l’ai découvert à Cannes en projection au Palais des festival.
C’est un Grand Prix Craft, et pourtant Je suis pas client du Craft pour
le Craft. Ce film ce n’est pas que ça. Là on a une idée d’une force et
d’une simplicité assez rare.
C’est une représentation puissante de
ce journal, qui se veut être le porte-voix d’une ville déglinguée, dans
ses inégalités, son bordel foisonnant et sa vie chaotique. Cette ville,
c’est ce journal et ce journal c’est cette ville. Chaque page est un
débat, une rencontre, un combat.
Benjamin Dessagne
Directeur de Création, CLM BBDO
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Agency: TapRoot India
Creative Directors: Santosh Padhi, Agnello Dias
Copy: Agnello Dias / Director: Abhinay Deo
C’est un privilège et un honneur. Merci Benjamin d’avoir été si élogieux. C’est encourageant de savoir que quelque chose qui semble si local et personnel peut traverser les continents et toucher les gens.
Lorsque du brief client, tout ce qu’ils avaient était un bonne vieille demande : METTEZ LE PRODUIT EN AVANT, « Voici les histoires que nous racontons (dans le journal). Pouvez-vous faire un film les mettant en avant ? «
Quand je me suis assis pour écrire, tout ce que j’avais était un bon vieux réflexe créatif : IL Y A T-IL QUELQUE CHOSE D’INTÉRESSANT À EN TIRER ?
Ce qui m’a amené à ce simple insight, tous les matins «quelque chose» perturbe notre quotidien de citadin paisible et isolé du monde.: Un journal amplifie la voix inaudible des victimes dans une colère hurlant dans nos salons bourgeois.
L’exécution était nerveuse et tendue puisque nous avons décidé de filmer directement en noir et blanc. Un décision prise pendant le tournage sans avoir l’aval des clients. C’était un coup de poker et ça a payé. La dernière scène (le packshot) est emblématique, rappelant commentt, comme de nombreux habitants de Mumbai, je me déplaçais chaque matin.
Ce film a eu une suite qui racontait de nouvelles histoires, mais cette fois du point de vue des bourreaux plutôt que des victimes. Et évidemment de leur point de vue, ils détestent la pub et le journal. La voici :
https://www.youtube.com/watch?v=2iTWJiEeCuI
Agnello Dias
Founder and CCO, Taproot Dentsu
Creative Chairman DAN INDIA
3/ Nicolas Levy / Marcel
C’est bientôt Noël et au risque de casser un peu l’ambiance, j’ai choisi « Dans un monde idéal l’Humanité n’existerait pas » par l’agence Leg, sortie en 2003, qui est ma campagne française préférée de tous les temps. Elle a forcément un côté déprimant, parce que, 16 ans plus tard, l’Humanité a plus que jamais besoin d’exister.
Et aussi parce que, même si personne n’a envie de baisser les bras et de se dire que la pub c’était mieux avant, quand on la regarde on est obligé de se poser la question. Mais, étrangement, il y a aussi une part d’elle qui est galvanisante : sa perfection sur tous les plans (le sens, la ligne, le choix de chaque situation et la direction artistique au global, peut-être inspirée des premiers travaux de Banksy? ) nous rappelle ce que ce métier peut donner de meilleur.
Elle est comme un grand disque, et d’ailleurs la première fois que j’ai vu sur le quai du metro le visuel avec l’avion qui largue les nounours, j’ai pris une claque comparable à la première fois que j’ai entendu Nirvana. En 2003, j’étais sur le point de terminer mes études et je devais faire un choix d’orientation. Elle m’a donné envie de faire ce métier. Je ne l’ai jamais regretté depuis, donc : merci, qui que vous soyez, qui y ont contribué.
Et, comme un grand disque, à chaque fois que je la revois, j’y découvre quelque chose de nouveau.
Nicolas Levy,
Managing Partner & Chief Strategique Officier
Marcel Paris
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Agency: Leg / Creative Directors: Gabriel Gaultier
Copy: Gabriel Gaultier / Art Director : Yves Loffredo
Début 2003, pendant la deuxième guerre du Golfe, Gabriel Gaultier m’a contacté pour concevoir avec lui cette campagne pour le journal « l’Humanité », organe de presse du PCF avec qui il était en relation. Il voulait, pour illustrer sa signature, retrouver l’impact et la simplicité de mon travail pour le label de réédition de musique Jamaïcaine, Jet Set Records.
C’est ainsi que j’ai eu la chance d’initier la campagne en tant que directeur artistique et illustrateur et d’en concevoir les trois premières affiches selon les mêmes procédés. Parler de « grand disque » à propos de cette campagne, c’est avoir tout compris.
En revanche Banksy n’en n’a pas été l’inspiration. En 2003 je n’avais d’ailleurs probablement pas encore vu son travail. Bien plus que les appels à la paix, ce sont les appels à la justice qui sont passionnants : ils ont toujours plus d’impacts et viennent « de l’intérieur » des mouvements. Du graphisme de combat.
La Direction Artistique de cette campagne n’est pas une tentative de faire « à la manière de », de même qu’il aurait été maladroit de s’inspirer du constructivisme russe par exemple, qui n’était pas contestataire. Ce qui peut-être décalé pour Virgin Megastore aurait été une faute de goût pour l’Huma.
Ce langage graphique a plutôt été influencé par des cultures rencontrées bien antérieures à Banksy: l’iconographie de l’Algérie Socialiste non-alignée (« Alger capitale de la révolution »), Les fanzines, disques de l’Angleterre des early 80’s (Jamie Reid, The Clash, 2 Tone – noirs et blancs), les labels des singles 60’s « diggés » en Jamaïque, les flyers Londoniens des 90’s, ou les affiches 70’s de l’ANC dont quelques exemples sont visibles dans différents musées à Johannesburg (comme le splendide Apartheid Museum) et dont j’ai tenté, en vain, de sourcer les originaux sur place.
Grand ennemi des pixels qu’il fallait à l’époque combattre à chaque étape de la réalisation, j’ai évidemment travaillé à partir de matériel imprimé et des outils de mon flasheur pour le traité final. Sources trouvées par exemple chez Pascal Couvry proche de Korda le photographe officiel de Che Guevara qui m’avait donné accès à ses archives et ouvrages d’images de la révolution cubaine.
Mais en dehors du visuel, il y a surtout la noblesse des causes défendues: la dénonciation de l’interventionnisme américain ou des violences policières, sujets que je laisse à chacun le loisir de conjuguer au présent. L’intelligence des mots, l’impact visuel, le média utilisé, c’était un peu le cadeau de la pub à l’Humanité.
Yves Loffredo
Directeur Artistique , Jesus et Gabriel.
4/ Pascal Gregoire / LaChose
Marmite est une pâte à tartiner au goût très prononcé qui divise les anglais entres haters et lovers. J’ai toujours aimé les campagnes de Marmite conçues par l’agence Adam&Eve DDB. Notamment les films « rescue » et « gene project ».
La dernière campagne « Don’t spread the hate » est pour moi un chef d’œuvre. Il n’y a rien de plus fort qu’une marque qui sait autant jouer avec la culture, l’histoire, les traits de personnalité de son public.
Ce petit couteau à beurre qui reprendrait la haine de Marmite est tout le symbole de l’esprit britannique. Le double sens est « spreadé » avec une telle subtilité!
On ne doit pas encourager cette pâte à avoir plus de haters
comme il est absolument choquant de tremper son couteau à beurre dans de la confiture, shocking!
Pascal Gregoire
La Chose Président Fondateur.
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Agency: adam&eveDDB / Creative Directors: Richard Brim
Copy: Simon Vicars / Art Director:Ándre Sallowicz / Photo: Jason Hindley
Afin de présenter cette idée au client, on a shooté notre version maison utilisant le beurre du frigo. Ándre a fait la mise en page, l’a imprimé et posé sur notre bureau à l’agence. Un ami producteur est passé devant la maquette et a dit : » Mec, je me sens si insulté » On savait qu’on tenait un truc…
Simon Vicars
copywriter, Adam&Eve DDB
5/ La Reclame / Creapills / LLLLitl
Cannes, juin 2017. Fearless Girl rafle 4 Grands Prix, sans que je comprenne réellement pourquoi (on s’apercevra de la supercherie plus tard). Le festival n’a pas encore basculé de la « creativity » à la « charity ». La preuve : lors d’une soirée de remise de prix, le grand auditorium du Palais est hilare grâce à un spot thaïlandais pour un complément alimentaire facilitant le transit.
Ce n’est pas un film culte. Le montage de 3:18 paraît aujourd’hui un peu long. Mais le casting est parfait, la narration est inattendue et la démonstration du bénéfice produit est réelle. Ce spot est un retour aux sources de Cannes, où l’on y découvrait des pépites d’humour issues de contrées lointaines. Ce spot ne soutient aucune cause, à part celles de son produit et de ses clients.
Avec une population vieillissante en Occident, le secteur
pharmaceutique va probablement prendre bien plus d’importance sur le
marché publicitaire dans les années à venir. Et, qui sait, nous étonner
un peu plus.
Au moins, vous saurez comment lutter contre tout le bon gras qui vous attend pendant les fêtes…
Xuoan Duquesne.
La Reclame.
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Elle a été créée par TBWA\Belgium pour la marque de bière Maes. C’est sans doute mon opé préférée.
C’est une opération marketing que je trouve totalement folle et géniale. Pour la comprendre il faut restituer le contexte. Maes est une marque de bière, mais aussi le 3ème nom le plus porté en Belgique. Alors, les créatifs se sont dit : « On a qu’à offrir un fut de bière à tous les gens qui s’appellent Maes sur Facebook ». Jusque que là c’est bien joué mais sans plus. Ce que je trouve génial, c’est que les « familles Maes » sont soudainement devenus très populaires sur Facebook, jusqu’à ce que d’autres personnes se décident à se renommer Maes sur Facebook pour bénéficier de la promotion (le fut offert).
J’ai aucune idée de ce que ça a pu donner en terme de transformation commerciale, mais sur le papier le fait que les internautes changent de nom par milliers pour prendre celui d’une marque est vraiment génial. Qu’y a t’il de plus efficace ? Au final, Maes est devenu le nom le plus porté sur Facebook en Belgique. Bref, l’opération ne vieillit pas et elle amuse toujours autant quand je la présente en conférence, même 7 ans après sa sortie !
Maxime Delmas
CREAPILLS
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À une saison où les marques rivalisent de créativité, mais parfois un peu trop uniquement via des films, comment ne pas revenir sur ce chef d’oeuvre marketing des magasins Harvey Nicholas pour Noël 2013 ?
Parfait modèle de ce qu’est une campagne intégrée, “Sorry I Spent It On Myself” c’était justement bien plus qu’une série de films très drôles : une véritable -big idea- comme on les aime, parfaitement exécutée sur de nombreux points de contact en lien avec les consommateurs visés (affichage, e-commerce, presse, relations publiques, retail…). Une performance qui sera saluée par 4 Grand Prix aux Cannes Lions 2014 : “Film”, “Integrated”, “Press” et “Promo & Activation”, rien que ça.
Matthieu Etienne
LLLLITL
6/ Nicolas Dumenil / WeAreSocial
La campagne que l’on doit absolument connaître pour la Saint-Nicolas est une campagne pour Adidas qui date de 2014 : « REINVENTING THE AUTOGRAPH »
Pourquoi cette campagne ?
Déjà parce que Noël approche et que c’est une opé qui offre un peu de
magie aux enfants. Mais aussi et surtout, parce qu’elle a tout ce qui
caractérise une bonne campagne à mes yeux :
Un insight juste, une exécution simple et une promesse remarquable.
Au départ de la réflexion, il y a ce constat qu’à chaque rencontre
entre une célébrité et ses fans est organisée une séance d’autographe.
Une routine pour la star rodée à l’exercice de « signer » et un
face-à-face qui a tout de merveilleux pour ces fans qui reçoivent cette
signature. Elle fait de ce moment un instant magique où tous se sentent
privilégiés, conscients de repartir avec quelque chose d’unique qui
appartient à leur idole.
Pourtant quand on y réfléchit, la trace laissée par un autographe est t-elle vraiment unique ? Des heures à attendre qu’un rêve se réalise pour le vivre à peine quelques secondes. Le temps que la star signe de sa main qu’il faut déjà céder la place, et au suivant ! Aussi peut-on se poser la question de qu’est-ce qu’un autographe sinon une automatisation de l’écriture qui, reproduite fan après fan, lui fait perdre toute sa valeur et donc de sa magie ? Et pourtant…
Pourtant les créatifs ont eu ici l’audace de redéfinir le concept même de signature. D’oser repenser cette trace de notre passage qui définit chaque individu.
Ainsi, grâce à la technologie la signature devient une expérience à vivre. Une expérience en 3 dimensions où chaque interaction entre le fan et son idole créée une trace laissée unique et personnelle. Un autographe qui s’écrit à 2 sur le terrain en co-création avec le fan.
Et puisqu’il s’agit de basket et de Dwight Howard, c’est sur un terrain que son autographe pouvait le mieux s’écrire pour nous raconter cette histoire : celle d’un moment où, sur un terrain de basket à Manille, un enfant de 10 ans a marqué un panier face à son idole, une star de la NBA.
Redonner du sens et de la valeur à une signature qui en avait perdu, voilà une promesse remarquable qui méritait bien plus que 2 shortlist à Cannes !
Nicolas Dumenil
Creative Director We are social
Client: adidas
Agency: TBWA\ Singapore
Creative Director: Hagan de Villiers / Copywriter: James Holman
Art Director: Nuno Teixeira / Planner: Steven Watson
TBWA\Santiago
Mangada Puno Nino Reyes (Assistant Creative Director)
Jake Tesoro (Creative Director)
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7/ Vikki Ross / write
Choisi une pub, a dit Greg.
Choisi une pub, qu’importe la marque ou l’époque, a dit Greg.
Donc je ne l’ai pas fait.
J’aurais pu.
J’aurais pu choisir ‘Snow Plough‘ pour VW.
Ou ‘Crazy one’ d’Apple.
Ou ‘Orange Man’ de Tango.
Ou ‘Third world debt’ d’Oxfam.
Ou ‘Try Harder’ d’Avis.
Ou le ‘Father’s Day’ de Chivas Regal.
Ou ‘Management Trainee’ de The Economist.
Et j’aurais pu continuer. En boucle, comme une Ariston.
J’aurais pu.
Mais je ne l’ai pas fait.
J’ai choisi ’terms and conditions’.
Oui, les mentions légales .
‘Terms & Horrible, Horrible Conditions’ pour l’affiche événementielle ‘Xbox Survival Billboard’.
J’ai choisi ce print parce qu’il est audacieux, courageux et brillant.
C’est audacieux parce que c’est inattendu.
C’est courageux, car ce fut une défi pour les rédacteurs, l’agence, le client et leur équipe juridique.
C’est génial car chaque ligne reste cohérent avec la campagne, l’image de l’annonceur et son ton.
Et c’est probablement la seule mention légale jamais lue du début à la fin par de vraies personnes – les personnes qui comptent vraiment.
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Agency Network: McCann October 2015
Advertising Agency: McCann, London, UK Chief Creative Officers: Rob Doubal, Laurence Thomson Creative Directors: Sanjiv Mistry, Jamie Mietz Integrated Creative Director: Chad Warner Copywriters: Jim Nilsson, Sanjiv Mistry, Anja McGuiness Art Director: Jacob Bjordal Designers: Colin Lee, Danny Elliot Planner: Thomas Keane Head of Art: Michael Thomason
Lorsque vous vous trouvez dans l’étrange situation de faire une annonce afin d’annoncer une autre annonce que vous êtes aussi en train de faire, il ne vous reste plus qu’une chose : être en paix. Une paix d’être si profondément dans le méta que les règles habituelles ne s’appliquent plus. La droite est à gauche. Le noir est blanc. Et les mentions légales ne doivent pas être enterrés tout en bas de la page.
En 2015, le nouveau jeu Xbox Rise of the Tomb Raider représentait un changement de direction pour cette grande série. Le personnage principal de Lara Croft, devenu robuste et émotionnellement complexe, a pris une tournure plus sombre.
Pour refléter le ton rugueux du jeu, nous avions vendu ce concept du ‘Survival Billboard’ : une énorme affiche en plein air sur laquelle des personnes lambda participeraient à un test d’effort digne de Lara Croft, dans des conditions météorologiques difficiles et contrôlées par le public. Mais avant, nous devions trouver des gens assez courageux (ou assez idiots) pour être volontaire.
Nous voulions que cette opé dure plus 24 heures. Ce qui signifiait que nous avions besoin de participants qui ne tomberaient pas au moindre coup de vent ou début de pluie. Donc, plutôt que de faire comme la plupart des opérateurs et encourager tout le monde à participer, nous avons plutôt décidé de directement décourager les futurs ‘mauvais’ candidats.
Puis, en discutant des règles de santé et de sécurité de cet event avec nos avocats, il est vite devenu clair que nous devions, à un moment donné, dire clairement aux gens ce qui les attendait.
Et c’est ainsi que ‘Terms & Horrible, Horrible Conditions’ est né. Une annonce qui a fait la vertu de ce qui est habituellement une malédiction publicitaire. Plutôt que de raccourcir les es mentions légales, nous avons redoublé d’effort avec nos avocats pour l’allonger. C’est devenu le visuel principal – la taille des mentions à elle seule donnait une idée de la nature intimidante du défi à venir. On l’a diffusé dans la presse mais aussi en affiches placées face aux tapis roulants des salles de sport de tout le Royaume-Uni, ciblant les sportifs qui avaient du temps à perdre afin de lire toute l’affiche.
L’écriture de cette annonce fut peu conventionnelle et a impliqué une étroite collaboration entre les rédacteurs et les avocats de McCann. On a jamais vu 2 groupes de gens aussi différents marchander sur des adjectifs.
Au fil des semaines, créatifs et juristes on joué au jeu de qui-va-avoir-le-dernier-mot. Il fallait que ce soit non seulement jouissif à lire, mais également juridiquement béton.
On écrivait autant qu’on effaçait la body. Bien sûr, certains mots évocateurs ont été remplacés par des plus communs. Mais de nouveaux systèmes d’écriture sont nés de nos discussions. Les listes, par exemple. Les avocats ont tendance à vouloir limiter la responsabilité en énumérant clairement les choses, en utilisant souvent l’expression «incluant sans s’y limiter…» pour minimiser les possibles problèmes.
On a repris ce principe listant non seulement les probables effets indésirables, mais aussi les nombreux et hautement improbables problèmes lié à la participation à ce jeu. C’est la rencontre de ces 2 compétences d’écriture et de formulation qui a rendu ce projet interessant. Et en reconnaissance pour le travail que nos juristes ont effectué, nous les avons crédités en tant que rédacteurs sur cette annonce. Ils sont probablement, à ce jour, les seuls juristes à avoir remporté un prix au D&AD en Writing Craft. Et bien sûr probablement les seuls juristes à savoir ce que c’est.
SANJIV MISTRY
ECD EMEA McCann London
8/ Tristan Daltroff / Buzzman
Chère Père Noël, pour Noël je voudrais le nouveau Call Of Duty s’il te plait. Et aussi, comme je vais passer tout le reste de l’année à y jouer comme un gros nolife, je voudrais quelqu’un qui puisse me remplacer pour tout le reste.
C’est un peu long comme titre RP mais je trouve que ça introduit pas mal le truc. Comment dire à sa cible que son prochain jeu est une bombe ultra addictive ? Cette campagne The Replacer de l’agence 72 and Sunny reste pour moi une des meilleures campagnes de jeux vidéo que je connaisse – Derrière les films cultes ‘jump in’ pour X Box et ‘Sega c’est plus fort que toi’ évidemment –
A chaque fois que je regarde The Replacer j’ai ce vieux sourire de gamin qui se flanque sur mon visage. Comment ne pas kiffer un truc pareil. Le point de départ est si juste. L’idée de devoir se faire remplacer pour pouvoir jouer a fond est salement évidente mais brillante. Et l’exécution qui bute sa mère finit de rendre ce concept grandiose. Oui les éloges coulent à grande pompe mais c’est bien le but de cette newsletter non ?
Alors j’enchaîne : la réalisation est sobre et efficace. L’acteur est un génie et le personnage flegmatique qu’il incarne est taillé pour lui. L’action et tout ce qu’il faut de comédie se marient dans un choix de scènes intelligent et insighté, le tout sur un track d’ACDC. Et on te colles même en bonus une démo produit de 1’40 que t’as envie de regarder jusqu’au bout. Tout est parfait. Ca doit sûrement se produire quand les 7 chakras de la publicité s’alignent. C’est rare mais c’est beau.
C’est
ce genre de campagne qui ne donne pas seulement envie d’acheter le jeu,
ils ont dû en vendre de la palette, mais qui donne aussi envie de faire
de la publicité. D’ailleurs c’est une saga qui a hérité de plusieurs suites,
preuve que l’idée est bonne. Et même si dans toutes les sagas le
dernier épisode est raté comme Les bronzés 3, ou Matrix 3… je vous
conseille de la regarder en entier.
Joyeux Noël.
TRISTAN DALTROFF
Directeur de Création
BUZZMAN
January 2013 / Advertising Agency: 72andSunny, USA Chief Creative Officer: Glenn Cole Executive Creative Director: Frank Hahn Creative Director, Copyriter: Josh Fell Creative Director, Designer: Rey Andrade Lead Copywriter: Zach Hilder Copywriter: Matt Spicer
9/ Benjamin Marchal / TBWA
C’est une question à laquelle il est toujours très difficile de répondre…
Mais après réflexion j’ai finalement opté pour « Epic Split » de volvo
avec JCVD. Ce n’est pas la copie la plus innovante, ni même la plus
intelligente et encore moins le case study du moment avec ses millions
de likes… mais qu’est-ce que ce film fait du bien et nous montre la voie
à ré-emprunter.
Alors, pourquoi ce film est-il selon moi un exemple à suivre en 2020?
Parce qu’il est avant tout une pièce d’entertainment et de lâcher prise
délectable. Malheureusement, aujourd’hui, ces deux ingrédients manquent
cruellement dans notre métier.
Retrouvons un vent de fraîcheur et de légèreté. Arrêtons de vouloir sauver le monde ou attendrir mièvrement les gens. Je milite pour le retour du rire et du « wow effect » qui est la base de notre beau métier d’artisans.
De plus ce
film est sorti de son cadre de simple « réclame » et a engendré des
remakes et autres memes tout autour de la planète. Et sans parler de
celui avec chuck Norris sur l’avion qui est, tout simplement, extraordinaire…
Et l’enjeu est bien là, reprendre simplement notre place à la table de la culture populaire.
La
pub sous toutes ses formes a encore beaucoup à apporter si elle arrête
un peu de se prendre au sérieux et retrouve ses fondamentaux :
intéresser, divertir, amuser… tout ceci pour nous faire oublier qu’elle a
quelque chose à nous vendre.
Il est temps de déconnecter un peu nos cerveaux et de laisser le cœur et les tripes parler à nouveau.
Benjamin Marchal
ECD. TBWA Paris.
Click for more information about « Epic Split »
2013 / Client: Volvo
Agency: Forsman & Bodenfors
Copywriter: Bjorn Engstrom / Martin Ringqvist
Art Director: Anders Eklind / Sophia Lindholm
Director: Andreas Nilsson
Photography: Ed Wild
Nous avions planifié la production en détail et comme nous voulions tourner au lever du soleil, le timing était extrêmement important. Nous avions calculé que nous aurions le temps de faire trois prises avec la bonne lumière, mais nous l’avons réussi du premier coup !
Au moment idéal lorsque le soleil se lève derriere les camions.
Sophia Lindholm
Art Director
Forsman Bodenfors
10/ Alexandra Mimoun / Poke
J’ai choisi Whopper Detour, grand gagnant à Cannes cette année.
Une idée brutalement simple : un Whopper à 1 cent s’il est commandé
chez McDonald’s. Un coupon en réalité, mais tellement plus que ça. C’est
du trolling à grande échelle. Et c’est tout simplement brillant.
L’idée est parfaitement en phase avec l’ADN de la marque Burger King et son esprit de challenger. C’est une idée à la croisée des chemins entre le commerce, l’expérience et la comm.
Et surtout, c’est une campagne qui a eu un véritable impact business, et au bout du compte, c’est ce qui fait une grande idée.
Alexandra Mimoun
Head of Integrated Planning at Publicis
Client – Burger King
Agency: FCB New York
Ari Halper – Chief Creative Officer
Fred Levron – Worldwide Creative Partner
Gabriel Schmitt – Group Creative Director
Laszlo Szloboda – Associate Creative Director, Copy
Alex Sprouse – Associate Creative Director, Art
Akos Papp- Associate Creative Director, Art
11/ Dave Dye / Love&Fear
« Choisi une annonce que tu aimes. »
Une seule annonce ? Comment diable puis-je choisir une seule annonce dans toute l’histoire de la publicité?
Je pourrais en choisir une récente, mais il est probable que vous l’ayez déjà vu et retweeté avant de voir mon texte.
Je vais devoir me donner une contrainte pour réduire la recherche.
Une annonce que j’aurais aimé faire?
Une qui m’a touché?
Une qui n’est pas posté toutes les deux semaines sur Twitter?
Ce qui me vient à l’esprit c’est… Sony «Lifetime».
Ok c’est ça, ne cherche pas plus, maintenant il faut la presenter.
Pourquoi n’est-elle pas plus célèbre?
Pour être juste, c’est assez vieux; milieu des années 80.
«Assez vieux» pour moi, préhistorique pour beaucoup d’entre vous.
La semaine dernière, un photographe m’a dit qu’il aimait une vieille
campagne pour une compagnie aérienne que j’avais faite « J’ai adoré le
style rétro des années 90″. je lui ai dit. : « Ce n’était pas du style
rétro, c’est sorti dans les années 90… »
Je digresse.
Peut-être que ce n’est pas plus connue parce qu’elle a été faite par John Webster. Il est difficile pour un film de se faire remarquer lorsqu’il se trouve dans la même pièce que Arkwright’ de John Smith, Smash ‘Martians’, Cresta ‘Bear’, Sugar Puffs ‘Honey Monster’, Humphrey’s Straws, The Guardian ‘Skinhead’ et ainsi de suite..
Si vous enlevez ses 10 meilleures pubs, son portfolio serait probablement encore meilleure que quiconque.
Je me souviens avoir vu cette publicité à la télévision quand elle est
sortie, c’est ainsi que nous avions l’habitude de voir de bonnes
publicités à l’époque, nous les voyions dans notre vie quotidienne, pas
seulement dans les festivals de pub.
Quoi qu’il en soit, en tant que
jeune directeur artistique, avec en tête de simplifier, simplifier,
simplifier, cela semblait être l’annonce la plus simple que jamais vue.
Maintenant, comme à l’époque, beaucoup de gens parlent du besoin de
simplicité dans la publicité, peu d’entre eux créent des publicités
simples.
Faire simple, c’est complqué
De plus, le simple fait peur aux gens.
Pas de montage ? Plan fixe ? Juste une image? Seulement 3 mots ?
D’une
manière ou d’une autre, il est plus facile d’acheter et de vendre le
compliqué. J’imagine que ça donne au gens l’impression d’être
intelligent ?
Mais, comme l’a dit Einstein « Si vous ne pouvez pas
l’expliquer à un enfant de six ans, c’est parce que vous ne comprenez
pas vraiment le sujet ». Un enfant de 3 ans pourrait comprendre cette
annonce.
Il rigolerait aussi, probablement .
Et cette musique, où trouvez-vous un son comme ça ?
ça correspond parfaitement au film.
Génie.
CLIENT: Sony Trinitron TV.
AGENCY: BMP.
WRITER & ART DIRECTOR: JOHN WEBSTER.
DIRECTOR: ROGER WOODBURN.
YEAR: 1985.
12/ Elle Mc Carthy / BBDO
Une célébration joyeuse et sans faille des parties intimes de chaque femme.
Que demander de plus pour Noël?
Quand j’ai vu Viva La Vulva pour la première fois, cela ne ressemblait à rien d’autres, unique. Mais surtout – comme le souligne le film – de nombreuses femmes n’ont jamais vu leur propre vagin de près et l’agence AMV et le brillant réalisateur Kim Gehrig ont réussi à traiter cette idée subtilement.
Ce film est une version vaginesque du Fantasia de Disney, calé sur « Praise You » de Fat Boy slim.
La réal se veut celebratoire sans en faire trop et surtout sans tomber dans l’auto-congratulation.
Pour moi, c’est pour ça que ça marche même venant d’une marque.
Elle McCarthy
Global Head of Planning, BBDO Ford
2018 / Brand: Libresse
Agency: AMV BBDO
Executive Creative Director: Alex Grieve, Adrian Rossi
Creative Director: Toby Allen, Jim Hilson
Art Director: Diego Cardoso de Oliveira
Copywriter: Caio Giannella
Strategy: Margaux Revol, Alaina Crystal, Bridget Angear
Viva la Vulva’ été la chose la plus difficile que nous ayons jamais faite.
Le projet « est mort » non pas une mais plusieurs fois avant de finalement sortir.
Et ne serait pas sorti sans le soutien de toute l’agence et de deux clients passionnés. Avec le recul, l’histoire de ‘Viva la Vulva’ est celle d’un défi.
Nous avons dû aller à l’encontre des réglementations de l’industrie, des stigmates sociétaux et des normes culturelles. Mais au lieu de traiter cette question sérieusement comme on pourrait s’y attendre, on a décidé de se battre contre ces tabous avec un sourire.
Chanter fort et fièrement.
On a choisi la joie à la colère.
Diego Cardoso de Oliveira & Caio Maroni Giannella
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13/ Mélanie Pennec / DDB
Attention jeune lecteur, ceci est une publicité qui a un peu vieilli. Enfin un case study de 4 minutes 51 où l’on entend le mot « blog » et où l’on peut lire la phrase « Top 20 viral videos ». Et un grand prix « Cyber » sans aucune mention de shares ou de likes à la fin : the fun theory.
Il n’empêche. Je ne sais pas trop ce que c’est, une publicité préférée,
mais mon hypothèse de réponse, ce serait celle qui ouvre les chakras
(Je suis présentement en Inde, je tiens à le signaler), celle qui fait
réaliser que « ah ouais, on peut faire ça aussi ? »
En 2009 j’étais à
l’école encore, mais comprendre que la publicité, ça pouvait vouloir
dire transformer un escalier de métro en piano géant pour faire parler
de Volkswagen, ouah, et ben ça m’avait semblé révolutionnaire.
Bon alors je ne suis pas tout à fait certaine qu’à l’époque j’avais
vraiment compris pourquoi c’était super, je ne connaissais pas le mot «
insight » tout ça. Mais maintenant que je suis vieille et aigrie,
évidemment que c’était drôle et réjouissant, mais surtout tellement
intelligent.
Faites pas trop les malins, vous aussi vous aurez pris dix ans dans dix ans.
Mélanie Pennec
Creative Director, DDB Paris.
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2009 / DDB Stockholm
CD Andreas Dahlqvist
Copywriter Martin Lundgren
Art director Simon Higby
14/ Thierry Albert / W+K
J’ai choisi Southern Confort
Parce que c’est comme ça qu’on devrait tous de promener dans la vie:
Pas forcément en slip de bain, mais bien d’un petit pas chaloupé qui
respire la confiance en soi, le sourire en coin et l’air de ne surtout
pas se préoccuper de ce que pensent les autres.
Joyeux Noël a tous.
Thierry Albert ,
Creative Director, Wieden+Kennedy Amsterdam
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Agency: Wieden + Kennedy, New York
Executive Creative Directors: Scott Vitrone / Ian Reichenthal
Creative Directors: Scott Vitrone / Ian Reichenthal
Copywriter: Nick Kaplan
Art Director: Jeff Dryer
C’était notre première campagne pour ce nouveau client, et pour la lancer, nous avions vendu un homme en maillot Speedo marchant sur une plage pendant 60 secondes. La veille de la PPM, après des semaines et des semaines de casting dans 7 pays différents, à regarder un nombre incalculable d’hommes se promener en slip, on a eu peur que le résultat final soit un peu chiant.
Puis on a regardé le tout dernier gars, tout en bas de la reco du casteur un propriétaire de ferme laitière, garde du corps à mi-temps, venu de République tchèque, le bien nommé ‘Zdenek’.
Ian Reichenthal
ECD / CCO / Freelance Creative
15/ Alexandre kalchev / DDB
Il y a des pubs qu’il faut avoir vu, les superprods du moment.
Il y en a d’autres, que nous gardons comme ref pour s’inspirer.
Il y a celles qui gagnent tous les prix et celles que nous espérons, secrètement, qui n’en gagneront aucun.
Il y a les pubs que vous souhaiteriez avoir faites, celles que vous
n’auriez pas pu faire et celles que vous n’auriez pas pu imaginer.
Et puis, il y a celles qu’on revoit, encore et encore, simplement pour le plaisir et la sensation qu’elles vous procurent. Vous ne les regardez pas pour une raison pragmatique ou rationnelle, vous les regardez simplement parce que vous aimez les regarder, parce qu’elles sont si bien, si parfaites, qu’elles vous rappellent pourquoi vous êtes tombé amoureux de la publicité.
L’annonce qui me fait ça à chaque fois, c’est «Milky Way» pour la VW Cabrio, réalisée par l’agence Arnold il y a environ 20 ans.
Qui se souvient de cette sensation : rouler avec ses potes, radio allumée, sans destination, juste pour le plaisir ?
Réalisé par, un jeune, Lance Accord, ce film est célèbre pour avoir révélé le chanteur Nick Drake à des millions de nouveaux fans, 25 ans après sa mort.
« Milky Way » est, pour moi, parfait à tous points de vue.
La réal est touchante – le regard que le gars donne à la fille à la 12e sec alors qu’elle regarde par la fenêtre – il la kiffe, mais elle ne le sait probablement pas. L’inversion de la situation avec un gros plan sur le feu arrière. Et cette belle lune.
Il n’y a pas de gros twist, pas de vannes, pas de scène wtf, pas d’exagération. Juste quatre personnes dans un ‘cabrio’, une belle chanson et un moment que j’aime revoir.
Sur la route de la vie, il y a les passagers. Et ceux qui nous emmène.
Driver wanted.
Alexander Kalchev
ECD, DDBº
Year : 2000 / Volkswagen Cabrio : Milky way
song : Pink moon
Agency : Arnold, Boston
CD : Lance Jensen Alan, Pafenbach
AD : Tim Vaccarino
CW : Shane Hutton
Director : Dayton & Faris
16/ Rob Campbell / R/GA
C’est un peu vieux vieux.
C’est un classique.
Mais c’est l’une de mes publicités préférées de tous les temps…Playstation’s Double Life.
Et pour tant de raisons :
La référence à l’incompréhension, au jugement et à l’oppression de la
culture mainstream de l’époque envers la culture du gaming.
Et pourtant, elle parvient également à traduire ce sentiments bruts d’espoir, d’assurance et de libération influé par Playstation
Ensuite, il y a ce style provocateur… des scènes qui feraient probablement encore grimacer aujourd’hui.
Et
on ne peut pas oublier le casting parfait et le craft qui vous embarque
qui permet aux joueurs du monde entier de se sentir compris.
Mais surtout, du moins pour moi, il présente la meilleure signature jamais écrite pour une pub : “at least I can say, I have lived”
(« au moins je peux dire que j’ai vécu »)
Rob Campbell
Executive Strategy Director
R/GA EMEA
« The ad was the most highly awarded in the world in 1999/2000
and has gone on to gain cult status. »
https://en.wikipedia.org/wiki/Double_Life_(PlayStation_ad)
Year : 1999
TBWA London
copywriter James Sinclair,
art director, Ed Morris
creative director, Trevor Beattie
director, Frank Budgen
17/ Cindy Galopp / MakeLoveNotPorn
Cindy: Mon annonce préférée de tous les temps est «Empreintes» pour les Navy Seals de l’agence Campbell-Ewald.
Pourquoi ? : la démonstration du produit est à son paroxysme.
Greg: merci, si tu veux ajouter plus de texte avant le 17, n’hésitez pas.
Cindy: L’essence d’un bon texte réside dans sa concision.
Click to learn more about it / with picture of shooting…(adweek post)
18/ Matthieu Elkaim / Ogilvy
Ma campagne préférée ? Impossible. Ma campagne préférée du moment? C’est déjà plus envisageable. Cette année, un peu par hasard, j’ai découvert une campagne Getty Image que je trouve absolument géniale : Coma.
https://gettyimagescoma.com/
Une
série originale faite entièrement à partir de contenu de banque
d’images. Une simple démonstration produit en fait. Une idée brillante.
Et pourtant très risquée. Parce que ce qui pourrait être une excellente
idée sur une présentation Keynote pourrait vite devenir un gros échec en
terme d’exécution. Mais ils l’ont fait. Merveilleusement bien.
L’intrigue, la narration, la mise en scène, tout est parfait.
Comme une bonne série sur Netflix. Je suis jaloux. Mais aussi hyper excité par l’avenir de notre métier.
Matthieu Elkaim
ECD Ogilvy Paris
Click for more / adforum itw the copywriter (Agency Almap BBDO)
19/ Rob Schwartz / TBWA
J’avais prévu d’offrir, comme chocolat publicitaire du jour, le merveilleux film de Stella Artois intitulé “Last Orders.».
Mais quelque chose s’est produit.
Le rédacteur / directeur de création Paul Silburn (NDLR : son portfolio est fou) est subitement décédé il y a un mois. Je ne connaissais pas Paul, mais je connaissais son travail.
Particulièrement
une brillante campagne qu’il a faite pour John Smith’s Beer, intitulée
«No nonsense», quand il travaillait chez TBWA \ Londres.
Pour être
honnête, je ne voulais pas vous donner une campagne « maison », mais
pour honorer Paul, et comme cette pub est un classique conçu pour vous
faire rire, let’s « Ave it. »
La première fois que j’ai vu la campagne «No nonsense» c’était lors d’une réunion mondial des DC de TBWA à Cannes en 2002. Le légendaire DC de Londres Trevor Beattie nous l’a présentée, minimisant magistralement son impact, timidement comme quelque chose «d’un peu traditionnel». Il a lancé le film et a partagé le désormais célèbre «Ave it». La salle éclata de rire – même nous, les Américains.
Mon film préféré de toute la campagne et celui que je voudrais partager avec vous après tout ce préambule (merci d’être indulgent) est intitulée «Diving Compétition ». (Saut acrobatique en piscine)
Ce
que j’aime dans ce spot et dans toute la campagne « No nonsense »,
c’est que c’est drôle. Être MDR avant même que « mort de rire » soit un
acronyme.
J’aime aussi la strat’. Dans un monde de bières raffinées
et autres boissons élégante, John Smith’s est direct. Du vrai. « Pas
d’absurdité » ( No Nonsense)
Le film lui-même est magnifique. Cela ressemble à un show sportif. C’est surprenant. Idiot. Et parfait pour le public.
Et ça a payé. La campagne a été ce que Wikipédia appelle un « phénomène publicitaire ». Et pour citer Wiki, la campagne « a introduit l’expression « Ave it! » Dans le domaine public. Entre
2002 et 2004, la campagne a remporté plus de cinquante prix , ce qui en
fait la sixième campagne publicitaire la plus récompensée au monde. »
Et ça en a vendu des pack de bières.
Merci donc, John Smiths. Et merci Paul Silburn.
Nous porterons tous un toast en ton honneur pour Noël.
Rob Schwartz
CEO TBWA Chiat Day
Click for more info (2003 Campaign post)
20/ Matthieu Bouilhot / BETC
Il arrive parfois, quand on cherche des idées, qu’on tombe sur quelque chose de tellement excitant qu’on se sente obligé de le proposer, tout en sachant pertinemment que l’idée en question ne passera jamais. Qu’en faire une réalité sera tout simplement impossible.
A cause d’un contexte qui ne s’y prête pas. D’un enjeu financier ou symbolique trop important. D’un concept trop risqué qui pourrait être mal interprété et desservir une marque, plutôt que de la renforcer.
Prenons pour l’exemple un enjeu d’importance, où énormément d’argent est en jeu, et où les publicités sont particulièrement scrutées. Comme un 30 secondes pendant le superbowl à 2 millions de dollars.
Prenons également une marque d’un secteur plutôt sérieux, comme la finance, qui va demander aux gens quelque chose d’engageant, comme de confier leur argent.
Superbowl + finance + “ confiez-nous votre argent “.
Un brief intéressant, qui offre de la visibilité, mais avouons le, plutôt compliqué.
Imaginons maintenant que dans l’esprit d’un concepteur un peu fou en pleine partie de golf – j’y reviendrais – une connexion de synapses apporte la solution suivante : “on va littéralement foutre l’argent de notre client en l’air, pour montrer aux gens à quel point c’est facile de le faire, et important de l’investir.“
Fou. Excitant. Invendable. Inachetable. Et pourtant.
En l’an 2000, pendant le superbowl, E*Trade et son agence Goodby Silverstein & Partners sortaient ‘Monkey’.
Adweek a consacré un article et un podcast à cette publicité devenu mythique.
Le concepteur en question, c’était Gerry Graf. Et l’idée d’un singe dansant lui vint pendant une partie de golf. On y apprend aussi le concept initial (Graf et son partenaire Dave Gray proposaient à la marque d’investir 2 millions de dollars, plutôt que de les dépenser pendant un spot du superbowl) et sa dérivée pour en arriver au concept final (“s’ils préfèrent diffuser un spot plutôt que d’investir une telle somme, ils gaspillent leur argent !” “Attends… Comment on pourrait gaspiller 2 millions de dollars ?”).
On y apprend aussi les réticences initiales du client à la présentation du concept (une compagnie financière peut-elle dire aussi ouvertement qu’elle gaspille de l’argent ?) et la manoeuvre de Rich Silverstein, co-fondateur de l’agence et amoureux de l’idée, pour les convaincre.
Silverstein proposa aux clients de produire le spot aux frais de l’agence et de leur montrer, pour qu’ils puissent ensuite décider si oui ou non ils désiraient le diffuser. Ils acceptèrent.
A l’époque, il y a 20 ans, Ad Age avait qualifié le spot ainsi : “Impossibly stupid, impossibly brilliant.”
Pas mieux.
Matthieu Bouilhot
Creative, Betc Paris.
21/ Anselmo Ramos / GUT
Parce que c’est un super script.
Parce que c’est un monologue épique.
Parce que je suis sûr qu’il y avait un client courageux derrière tout ça.
Parce que l’acteur Ray Gardner est tout simplement parfait pour ça.
Parce qu’il a été tourné en une seule prise, bien avant 1917.
Parce que ça fait vrai..
Parce qu’il y a deux packshots au milieu de la pub.
Parce que Jeff des R&D est dedans.
Parce qu’il montre les bureaux de Tango.
Parce qu’il dit « it’s got GUTS! »
Parce que c’est une petite marque de boissons gazeuses qui agit comme une grande.
Parce que cette musique me donne envie de défier le monde.
Parce que ça provoque les Français – et Gregory est français.
Parce qu’il y a trois ans, Glen Lewis a publié un commentaire sur YouTube:
«LA plus grande pub jamais filmée, fin de la discussion. 😉 ”
ANSELMO RAMOS
CCO, Founder
GUT/Miami
Chas Bayfield & Jim Bolton / ITW by Campaign
22/ Marco Venturelli / Publicis
Noël.
Cette période de l’année.
Quand on veut vraiment croire en l’humain.
Comme en 1986, le skinhead du Guardian.
Il a l’air méchant.
Et il court à fond vers vous.
Le bon sens vous suggère d’avoir peur.
Mais le bon sens n’a pas de sens à Noël.
Parce qu’à Noël, il ne vous fracasse pas le visage.
Ou vole votre sac.
Ou les deux.
À Noël, il vous sauve la vie.
Joyeuses fêtes.
Marco Venturelli
ECD Publicis Conseil.
BMP / 1986 / Frank Budgen & John Webster (link itw campaign) / director Paul Weiland
23/ David Droga Greg
Avant de vous donner ma pub préférée j’en profite pour faire un mini bilan avant le dernier jour (demain).
Ce calendrier est née d’une discussion avec Mathieu Bouilhot, pas vraiment sous cette forme, mais on discutait de la culture publicitaire internationale dont en France on peut parfois manquer. Au début il ne devait y avoir que des français, puis de fil en aiguille grâce à Séverine Bavon et Vikki Ross qui m’ont introduit chez les anglo-saxons, je me suis retrouvé à échanger avec des créatifs de Mumbai, Stockholm, Londres, Miami ou Milan, dans un anglais teinté d’accents colorés ou de long mails assistés de google trad.
Comme le rappel Doug Zander dans son article pour
ADweek le but de ce projet c’est de voir ou revoir de bonnes campagnes
de pub mais présentées et argumentées par des directeurs de création de
renom. Avec parfois quelques anecdotes des personnes concernées.
Les pubs citées vont de 1985 (Guardian et Sony) à 2019 et Burger King
Detour. Pas mal de films cités viennent du réseau DDB, et beaucoup de
films londonnien.
– – –
Évidement c’est très dur de ne choisir qu’une campagne alors comme Dave je mets une contrainte : une idée forte qui se raconte en une ligne, un éclair de jouissance dans le cerveau.
Ma pub préférée sera donc « Find the Mystery Cougher » (2005) :
Ricola a embauché un(e) comédien(ne) pour tousser dans les rues de New York, et la première personne qui lui donne un Ricola gagne 1 millions de dollars.
Vous imaginez ? Tout le monde achetant des Ricola au cas où il croise le tousseur et toutes les personnes qui toussent se voyant offrir un Ricola.
Victor Hugo disait « une idée est un météore »
Il n’avait pas tord.
̶D̶a̶v̶i̶d̶ ̶D̶r̶o̶g̶a̶ ̶ Gregory Ferembach
Créatif.
24/ Margot&Rémi Noel
Pour moi c’est une campagne intemporelle. Elle aurait pu sortir cette année.
Je la revois souvent. Quand j’ai besoin de frissons. Et à chaque fois,
j’y vois quelque chose de différent. Je peux pas m’empêcher de
transposer. Elle me fait toujours réfléchir aux problèmes qu’on
rencontre en tant que groupe. En tant que société. J’y vois la Women’s
March, Black Lives Matter, Extinction Rebellion, les manifestations
anti-Brexit. Ça me parle. À chaque fois.
Elle me dit que tant que ça va pas, on va toujours avoir besoin d’une plateforme pour se renseigner, comprendre le monde dans lequel on vit, mais aussi pour se retrouver, s’exprimer, débattre, développer son point de vue, et évoluer ensemble.
J’ai jamais l’impression que les pubs “marchent” sur
moi, mais quand j’ai emménagé à Londres, je me suis jamais vraiment posé
la question du journal, c’était le Guardian, direct.
Un vrai beau boulot (sans surprise) de BBH.
Best,
Margot Noel,
Copywriter, London – Amsterdam
Agency BBH – 2012 // creative director David Kolbusz,
creatives Matt Fitch and Mark Lewis,
director : Ringan Ledwidge
(In 2014 The Guardian was ranked as the UK’s Most Awarded Work in the World)
Dans mon petit Hall of Fame de la publicité il y a cette campagne Polo.
Pour exprimer la fraîcheur de ces petits bonbons à la menthe, en 2009, les créatifs de JWT London (Phillip Meyler et Darren Keff) ont eu l’idée géniale (et écologique, on insisterait beaucoup là-dessus aujourd’hui) de faire fabriquer des moules et d’attendre qu’il neige un bon coup… Imaginez la surprise des londoniens au petit matin, découvrant la ville recouverte de bonbecs !
Difficile de communiquer la fraîcheur avec autant d’efficacité, de poésie et de… fraîcheur.
La publicité devrait toujours ressembler à ça. « En échange de l’attention que tu portes à ma marque, voici un petit cadeau ».
La publicité devrait toujours avoir l’esprit de Noël.
Allez, joyeuses fêtes à toutes et à tous !
Rémi Noel
Creative Director
& Photograph
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