Bonjour, quels ont été vos parcours étudiants/pros ?
David : Salut ! Mon parcours scolaire comme universitaire s’est principalement passé au fond de la classe à dessiner, faire des blagues plus ou moins drôles avec des potes, et bosser mes compositions à Football Manager. Bac L parce que j’étais absolument é-cla-té en maths, obtenu avec mention « t’as du bol ». Fac de Lettres puis Fac de Com, d’abord à Avignon (meilleure ville du monde) puis Grenoble (pire ville du monde), le tout jalonné de beaucoup de jobs étudiants histoire d’apprendre la vie et de payer une partie de mes études. Pour mon premier stage j’intègre une agence de com parisienne qui a eu le courage de me prendre (big up Cospirit) malgré un doss catastrophique, fait à moitié sur Word (si si c’est possible) et le peu que je connaissais de Photoshop. Je ne les remercierais jamais assez de leur accueil puisque c’est ce stage qui m’a convaincu que je voulais continuer dans cette voie. J’intègre ensuite Sup de Création qui reste un souvenir fantastique. C’est la première fois de ma vie où je me levais tous les matins en étant heureux d’aller en cours (sauf quand y avait cours de CRM). Je rencontre Olivier là-bas, et on se met très vite en team. Il avait déjà un peu d’expérience dans la pub, un joli sourire, un nom marrant et il enquillait bien les bières. J’ai flairé la bonne affaire.
Olivier : Un bac ES obtenu dans la douleur. J’ai eu la chance de savoir dès la fin de ma terminale que je voulais devenir directeur artistique. À l’époque j’avais sur mon ordi des logiciels pourris pour faire des photomontages et j’y passais un temps fou souvent au détriment de mes révisions. Ma belle-mère avait une agence de communication et a commencé à me parler du métier de DA, tout en m’apprenant Photoshop Illustrator et le bon vieux Quark Xpress. Je passais de plus en plus de temps à fabriquer des images jusqu’au moment où j’ai compris que je pouvais en faire mon métier.
Du coup j’ai fait 3 ans à l’ESP pour faire un peu de strat et comprendre les métiers de la pub tout en enchainant les stages en DA et enfin Sup de Création à Roubaix où j’ai rencontré David qui était nul mais c’était une grande gueule qui s’y connaissait en bière.
David et Olivier : On a effectué notre stage de fin de première année chez CLM BBDO quand Gilles FICHTEBERG et Jean-François SACCO étaient alors les Directeurs de la Création.
On bossait comme des malades jours et nuits pour essayer de faire de la conception et au bout de 3 mois Gilles et Jeff nous ont proposé d’arrêter l’école pour un CDD de 6 mois au smic, qu’on a accepté. Du coup, on ne fait pas la 2e année, mais on passe quand même le diplôme pour faire plaisir aux parents (on choppe la mention, ils sont contents). On gagnait pas une thune, mais on savait qu’on faisait le bon choix parce qu’on était entouré de créas auprès desquels on apprendrait beaucoup. Ensuite on suit Gilles et Jeff chez Rosapark. Puis on file chez Being (aujourd’hui Zakka) avant de rejoindre Benjamin MARCHAL et Faustin CLAVERIE chez TBWA Paris. On y est depuis 4 ans. On a notre propre bureau avec un canapé, et ça c’est incroyablement mortel.
Depuis combien d’années travailles-tu dans le milieu de la publicité ?
David : J’ai une
mémoire horrible. Voir la réponse d’Oliv.
Olivier : Depuis l’époque où l’iPhone 3GS c’était la pointe de la technologie, l’album « Brothers » des Black Keys venait de sortir et le CD tournait en boucle dans ma 106 Quicksilver.
As-tu hésité à faire de la pub, tu aurais fait quoi à la place ?
Olivier : J’ai beaucoup de respect pour les gens qui font un métier où tu te dis « putain ils sont payés pour faire ça ». Genre les mecs qui testent les jeux vidéo, les rédacs du Lonely Planet, les critiques culinaires. Et puis en matant Culture Pub tu te fais la même réflexion « y’a des mecs qui sont payés pour écrire des comédies et faire des tournages de fou » (Attention à l’époque les salaires étaient élevés, les tournages exotiques…). Honnêtement j’ai pas la réponse à ce que je pourrais ou j’aurais pu faire d’autre et gagner ma vie.
David : Commentateur sportif. Pour être payé à voyager à travers le monde et regarder des matchs. J’ai beaucoup hésité entre le journalisme sportif et la pub. Après un stage dans un journal local du sud (big up La Provence édition Avignon) j’ai vite compris que le journalisme risquait de vite me gonfler. J’ai failli me défenestrer 30 fois par jour pendant ce stage tellement les sujets étaient inintéressants, donc y faire carrière non merci ça ira. Quelques années plus tôt j’avais aussi commencé à m’intéresser à la pub. D’abord tu vois des pubs qui te font marrer à la télé française. Premier crush. Et puis après tu découvres Culture Pub (merci encore Christian Blachas) et le travail des créatifs argentins, suédois, australiens, anglais ou brésiliens qui sont trop forts. Deuxième crush. Tu te dis que finalement faire ce métier, c’est être payer à faire des blagues et partir tourner à l’autre bout du monde, ce qui dit comme ça, donne plutôt envie. Les soirs de gros match à la télé, j’en étais réduit à attendre le doigt sur le bouton REC du magnétoscope pour enregistrer la dernière pub Nike ou adidas (3615 Autisme bonjour). Je me souviens notamment de la pub Nike « The Mission » pour laquelle j’ai attendu des heures et sacrifié les premières secondes de « Ace Ventura 2 » sur une de mes vieilles VHS (3615 Autisme re-bonjour).
Tu es ‘fan’ de quoi ? (hors pub : music, série, sport…)
Olivier : Fan dans le sens truc qui me coûte un bras alors que c’est pas rationnel : la moto.
Fan dans le sens j’adore tel truc et pourtant je suis vraiment une merde : FIFA, jouer de la basse.
Fan d’un truc utile : J’adore faire à manger. Si je veux avoir la télé pour jouer à la PS4 ou regarder le PSG, je planque des aliments un peu gras dans l’assiette de ma femme qui du coup va se coucher tôt.
David : J’adorerais dire que je fais de la sculpture sur glace à la tronçonneuse dans mon salon en récitant des poèmes slovènes, mais ce serait faux. Je me contente d’être quelqu’un de normal qui mate des films, des séries, des docus, fais des expos, joue à la Play, et essaye de garder une hygiène à peu près correcte. Je teste également régulièrement ma résistance à la torture en regardant les matchs de l’Olympique de Marseille.
Tu as travaillé sur quels budgets, avec qui ?
David et Olivier : Beaucoup de Total chez CLM, beaucoup de Monoprix et de compets chez Rosapark, beaucoup de McDonald’s et SNCF chez BEING.
Et maintenant on bosse beaucoup avec Ben&Faust sur un peu tous les budgets de l’agence, beaucoup de McDonald’s et pas mal de pitchs.
Parlez-nous de 2-3 choses que vous avez fait :
McDelivery – Rain
Un projet dans lequel on a cru depuis le début. Quand beaucoup dénigrent le print, pour nous ca restera toujours un exercice extrêmement difficile dans lequel tu peux pas tricher. En 2sec tu sais si ca marche ou pas. On souhaitait limiter la post prod au maximum, l’image devait être faite à 95% au moment de la prise de vue. Ce qui nous a causé un gros stress mais aussi un gros soulagement quand on a vu lu résultat. On choppe nos premiers D&AD dont un Yellow (sku sku), et nos 3e, 4e, et 5e Lions. On rencontre aussi un super photographe (poke Roberto Badin) et une super équipe. On a été assez surpris des retours. Une vague. À partir du moment où la campagne est sortie, on avait des articles et félicitations du monde entier. Et surtout ce tweet de Lee Clow. Priceless.
Direct Assurance – Scripts
Brief pas simple. Comment démontrer la simplicité sans tomber dans le simplisme, voir le rien. Au final on s’en sort pas mal, avec une campagne télé & radio appréciée tant par le grand public que les publicitaires. Et ça, ça fait plaisir. Une saga comme on aimerait en faire plus.
Jaccede.com – L’ennui
Nos premiers Lions. Fierté. Surtout en catégorie Film.
Premièrement on a eu la chance de tomber sur un client très intelligent qui nous a dit :
1) je veux de l’humour
2) je veux que l’on traite les gens en situation de handicap comme des personnes normales. Ce qui est déjà énorme par les temps qui court, où le pathos et les bons sentiments ont tendance à prédominer.
Deuxièmement, on a eu la surprise de découvrir un client qui nous suivait sur tous nos choix, mêmes les plus dingues :
– Et là on voit un gros en slip qui fait une chorégraphie en s’écrivant sur le corps avec des rouges à lèvres
– Ok.
– On voulait rajouter une cuvette sur laquelle il y aurait un corbeau empaillé
– Ok, c’est cool.
Une prod souple et à l’écoute (poke Birth), un réal super (poke Hugues de la Brosse), une vraie bonne expérience. Le film a eu un beau succès populaire. Mais surtout on a eu pas mal de retour de personnes en situation de handicap qui nous disaient que ça leur faisait du bien de voir enfin une pub qui traitait le sujet de manière légère. Meilleure récompense possible. Seul regret, on a oublié de récupérer le slip du comédien qu’on voulait accrocher dans notre bureau. On ne s’en remettra jamais.
SNCF – Le Temps d’un trajet x Edouard Baer
Notre première grosse campagne, diffusée sur internet, et dans les cinés parisiens (on n’a pas été foutu de voir une seule diff d’ailleurs). Tournée avec Baer, qu’on adore. On a pris beaucoup de temps à écrire les voix-off, en regardant beaucoup de vidéos de lui pour comprendre la construction de son phrasé. Tout était écrit à l’avance. Puis on lui a laissé une marge de manœuvre pour de l’improvisation, tant sur les films que sur le site qui était entièrement commenté par lui. Expérience très cool.
McDonald’s – L’exam
Notre premier film chez TBWA. On a tourné avec un réal argentin dont on est fan, Augusto Zapiola, le mec est vraiment fort et c’est un bonheur de bosser avec lui.
Tu fais quelque chose en parallèle de ton métier, des projets ?
Olivier : un enfant.
David : Je mange et je dors. Et comme plein de gens j’ai des projets artistiques ou de business en tête que je ne réalise pas.
Quel est ton meilleur et pire souvenir en agence/prod ?
David : J’ai tellement de bons souvenirs. Tourner avec Ramzy et Edouard Baer, c’était super cool. J’ai passé la moitié de ma vie à leur piquer leur blague et leurs intonations et là je devais les driver. J’ai ressenti le syndrome de l’imposteur comme jamais. Mais au final ça s’est super bien passé. Bosser avec Zapiola c’était incroyable aussi. J’avais saigné sa campagne culte pour le Festival du Film Indé de Bueno Aires (es un gato con una pipa <3) et là je devais lui dire ce que j’attendais de lui. Y a rien de pire que d’être fan de quelqu’un et de devoir essayer de le cacher pour rester pro. Au final le mec est adorable et j’adorerais rebosser avec lui. Le deuxième truc, c’est un retour de swat à New York. On fait le trajet hotel-aéroport en limousine, la skyline de New York dorée par le couché de soleil pour décors, avec « Eye of the Tiger » qui tape dans les enceintes de la limousine. Absolument n’importe quoi. C’est comme ça que j’imagine la pub des années 80. Content d’avoir pu la vivre pendant 40 minutes. Et bien sûr comme la plupart des créas, voir une bonne campagne sortir, la voir être plébiscitée voire récompensée, et se faire plein de copains marrants depuis des années.
Dans les pires je mettrais toutes les fois où un projet auquel on tient n’aboutit pas, encore plus quand il sort ailleurs, et encore plus quand il est plébiscité, voire primé.
Mais par-dessus tout, à chaque fois que je dois faire mes feuilles de temps.
Olivier :
Dans les meilleurs :
- J’avais pas un rond à l’époque de Rosapark, chaque centime comptait et un jour comme un con j’oublie mes tickets restos dans la machine à laver… Comme il y avait un barbecue à l’agence, j’avais créé Burgerski. Tous les vendredis je cuisinais une vingtaine de burgers/frites que je facturais un ticket resto. Je me faisais pas mal de benef et c’était vraiment un bon moment avec les potes.
- Le premier Cannes, on s’attendait à rien. Le premier jour on apprend qu’on chope un Bronze en Health&Wellness. Suffisant pour profiter d’une grosse semaine de dingue avec les copains de l’agence. Et surprise dernier jour on prend un Bronze en Film.
- Le Yellow Pencil t’as l’impression que t’as fait quelque chose pas mal, c’est assez fou.
- Ton standing de vie en tournage ou quand tu pars en workshop à l’étranger (vol en business, hotel 37 étoiles, chauffeur, restos de fou sans rien payer…) quand tu rentres chez toi t’es un clodo.
Dans les pires :
- Cf David
- Un client qui nous a fait refaire plusieurs fois un étalonnage et on apprend la veille de la livraison qu’il est daltonien
- Quand tu bosses aux USA, que le DC et les autres décideurs te disent à l’issu de ta prez « yeah I like it », « pure genius », « interesting » et que tu découvres qu’en fait en français l’équivalent c’est « pas ouf », « on a mieux », « rebossez ». Dans ta tête, c’est les montagnes russes, tu passes de superstar à supermerde.
C’est qui ta génération de créas, ceux avec qui tu as grandi ?
David & Olivier : Pas mal de gens brillants et cool, qu’on a croisé soit à l’école, soit en agence, soit au bar. Certains sont encore dans la pub, d’autres s’épanouissent dans la photo, l’illustration, la réal, l’entreprenariat ou le striptease intégral. A vous de retrouver qui fait quoi : Mickael KRIKORIAN, Paul-Emile RAYMOND et Adrien MANCEL, Jean WEESSA, Mélanie PENNEC, Axel DIDON, Fanny MOLINS, Antoine MONTES, Thibaut DELELIS, Arnaud TARTIER, Maxime FRAUDREAU, Pierre REGNIER, Paul-Henri MASSON, Alexis LEFORESTIER, Arnaud DEROUDILHE, Cécile PIMONT, Pieyre-Alexandre TREUIL …
Quelles sont les pubs que vous préfèrez, vos classiques
Enfant la première pub qui nous a marqué c’était la pub Sironimo. Quand on est arrivé chez TBWA\Paris on a halluciné en découvrant que le créatif derrière ce film est notre voisin de bureau : Jean-Denis PALLAIN. Respect éternel !
Aujourd’hui les pubs qui nous marquent sont celles que nous avons envie de faire, les rares comédies qu’on voit dans les festivals (ou pas) alors qu’on est dans une époque où tout devient aseptisé et bien-pensant. Alors bien sûr tout Geiko, tout Old Spice, tout Nike, tout Harvey Nichols, tout ESPN… mais aussi :
En number one ultime, la campagne Pedigree « Child Replacement ». L’insight tabasse et la campagne est ultra bien déclinée, sans perdre en qualité d’un support à l’autre. Jalousie.
La saga Direct TV, bieeeeen évidemment.
Cette opé pour Myer qui aide les parents à manipuler leurs gosses à l’approche de Noel. Immoral comme on aime et tellement malin.
Real men of Genius pour Bud Light. Les films, les radios, la redac TOUT est bien. Le genre de campagne que tu peux mater juste pour le plaisir.
Le teletransporter Andes. Malin, immoral, précurseur, bière.
Certaines comédies de chez Droga5 qui accordent une grosse place au produit et une putain de comédie.
Des films sans budget et avec un brief pourri qui donnent des petites pépites :
Et parce qu’on est aussi des petites choses sensibles :
Ce chef d’œuvre pour John Lewis, qui allie histoire magnifique et craft de folie.
Cet OVNI intersidéral pour Sony que tout créa aurait rêvé de faire
Sweetie. C’était assez précurseur de ce qui est devenu un standard en festival aujourd’hui : de l’asso qui propose une solution au lieu de se contenter de dénoncer un problème. Sujet très délicat, solution efficace. Bravo.
Tu as des modèles de créatifs dans la publicité ou en dehors, des gens qui t’inspirent ?
David & Olivier : En pub, on ne peut qu’avoir du respect pour les gens comme Gautier, Hervé ou Cherif qui ont su imprimer leur propre ton sur le marché. Créer un ton, ça impose de durer et d’avoir du courage. Donc chapeau. Sans fayotage aucun, on a aussi beaucoup été influencé par Ben & Faustin dont on décortiquait déjà le taf quand on était étudiant. Et puis aussi Teichner, Guerassimov, de Maupeou, Pedrocchi, Moutaud, Altmann, Royer, Dumas, Lefevbre, Audard, Daltroff, Elkaim, Lucet, Boucheron, Dessagne, Vinciguerra, Dermaux et toutes celles et ceux qui remplissent le CDA depuis des années. On y ajoute évidemment tous les gens de notre génération qui nous poussent à vouloir faire mieux dès qu’ils sortent un truc bien. A l’international Droga5 évidemment, David Miami, Wieden+Kennedy.
David : Hors pub, j’admire aussi tous les gens qui savent faire des choses que je ne sais pas faire. Donc beaucoup de gens. Ça va de Louis CK, au routier qui arrive à faire un créneau avec une remorque, en passant par les réals de documentaires animaliers ou Pixar. Et par-dessus tout, le plus grand des créatifs : Zinedine Zidane.
Tu vois quoi comme changement entre tes débuts et maintenant ?
David & Olivier : La frilosité des marques. Beaucoup ont peur des réactions sur les réseaux sociaux. Avant, quand on était gêné par une pub, ça prenait du temps de s’insurger. Il fallait écrire une lettre, trouver l’adresse du courrier des lecteurs de Télé Loisirs, l’écrire sur une enveloppe, trouver un timbre, le coller sur l’enveloppe, se rendre compte qu’on a mal écrit l’adresse de Télé Loisirs sur l’enveloppe, trouver une autre enveloppe, tout refaire, et sortir pour aller la poster. Il fallait vraiment être très très en colère. Aujourd’hui, le moindre commentaire sur Youtube ou Twitter, même anodin, est perçu par certaines marques comme une menace. Si tu mets un mec qui tombe au ski dans un script, certains annonceurs flipperont d’avoir « l’Amical des blessés aux coccyx d’Avoriaz » sur le dos. Donc la plupart des annonceurs jouent avec le frein à main. Et tu sais quoi ? C’est très bien. Parce que ça permet aux bons annonceurs d’émerger. Plus il y aura de pubs de merde, plus les bonnes pubs sortiront du lot (cheh). Donc un grand merci aux pubs nulles et aux annonceurs tièdes. Continuez comme ça, vous mettez vos concurrents en valeur. <3
Tu peux envoyer un mail au toi de 60 ans, tu lui dis quoi ?
Olivier : Salut c’est moi, est-ce que le PSG a gagné la Ligue des Champions ? Est-ce que David a fini par changer de sexe ? T’as combien de motos ? T’as un almanach pour améliorer nos vies (toi et moi, pas David)? Merci, je t’aime.
David :
- Dis-moi sur quoi investir pour que je puisse glander dès mes 50 piges dans une villa avec piscine dans le sud.
- Il est comment Fifa 45 ?
Un conseil aux plus jeunes pour percer dans ce métier ?
David : Taffez. Taffez et taffez encore. Ce métier, c’est celui des débiles du fond de la classe, mais il faut être un débile studieux. Ce job est dur, mais il vaut le coup. Si vous en voulez plus que les autres, faites-en plus que les autres. Montrez-vous. Sortez de votre bureau, allez voir les créas, montrez-leur votre doss pour chopper des conseils, grattez des briefs. On voit trop de stagiaires complètement transparents dont on ne connait jamais le prénom et qui passent 6 mois à faire de la PLV sans jamais profiter de l’expérience des gens autour d’eux. Passer 6 mois dans une agence sans aller voir les créas, c’est 6 mois de perdus. Et choisissez des agences qui vous permettront de remplir votre doss. C’est l’essentiel. Le dossier, que le dossier.
Olivier : Profitez de vos stages pour aller dans une agence staffée en bons créatifs pour avoir des mentors qui vous feront progresser. C’est pour ça que c’est extrêmement important de ne pas rester dans son bureau pendant son stage mais d’aller profiter de l’expérience des autres.
Faire énormément de proactif, déjà pour s’entraîner à la conception mais aussi pour montrer qu’on a la dalle. Ne pas se plaindre du daily job (on est tous passé par là) mais de rester le soir pour chercher des idées et prendre des rendez-vous réguliers avec les DC pour montrer que t’existe. C’est un métier de passionnés, si tu l’es pas ou si tu le montres pas ne perds pas ton temps, y’a pas assez de places pour tout le monde.
Intéressez-vous au métier, faites-vous une culture des agences, des campagnes, des créatifs qui vous entoure.